Impact des réseaux sociaux sur les jeunes
Les réseaux sociaux ont récemment fait la une des journaux, suscitant de vives préoccupations quant aux dangers que représentent les plateformes de médias sociaux pour nos jeunes, et plus spécifiquement pour les jeunes femmes.
Ces risques ne sont pas nouveaux. Depuis un certain temps déjà, la recherche en psychologie documente le potentiel des médias sociaux à avoir des effets néfastes sur leurs utilisateurs, en particulier en favorisant une perception négative de leur apparence physique, en promouvant des normes de perfection inatteignables et en encourageant la comparaison sociale, entraînant ainsi une baisse de l’estime de soi. Une utilisation fréquente des médias sociaux est également associée à de mauvais résultats en termes de santé mentale, notamment des troubles de l’humeur et de l’anxiété. Le défi lors de l’interprétation de telles études réside dans le fait que la plupart d’entre elles sont de nature corrélationnelle, ce qui ne permet pas d’établir une relation de cause à effet.
Les jeunes sont particulièrement vulnérables à ces influences négatives, car ils se trouvent à un stade de leur développement où ils cherchent à se définir et à construire leur identité. Cela ne signifie pas que les autres utilisateurs ne courent aucun risque d’impact négatif lorsqu’ils naviguent grâce à la technologie ; simplement, les jeunes se trouvent dans une période de développement particulièrement critique.
Une étude en décembre de l’année dernière, mettant en évidence la rapidité avec laquelle les algorithmes de TikTok suggèrent aux jeunes utilisatrices un contenu radicalisé et problématique, en lien avec leur image corporelle et la promotion de comportements alimentaires désordonnés. De même, le Monde a récemment rapporté que les données des utilisateurs, y compris des informations sensibles telles que les d’identité et des adresses, ne sont pas suffisamment sécurisées par l’entreprise.
Il a été noté que les jeunes se sentent mal dans leur peau et éprouvent des difficultés dans leurs relations avec les autres lorsqu’ils sont en ligne. Pourtant, en même temps, ils déclarent avoir du mal à arrêter cette pratique. Le phénomène de la peur de manquer quelque chose est bien réel chez les utilisateurs, et les jeunes semblent tout particulièrement piégés dans une boucle de rétroaction où une grande partie de leur vie sociale dépend de leur activité sur les plateformes de médias sociaux. Cependant, l’utilisation fréquente de ces plateformes peut dégrader la qualité de leur vie.
Il est également important de considérer que le temps passé sur les réseaux sociaux, ou plus généralement sur les appareils numériques, se traduit par une diminution du temps consacré à d’autres activités qui pourraient favoriser explicitement le bien-être, telles que le sommeil, les interactions en face-à-face, la connexion avec la nature et, tout aussi crucial lorsqu’il s’agit de développer une conscience de soi et une identité, la connexion avec soi-même.
La psychologie et les médias sociaux offrent un sous-domaine fascinant qui explore le rôle de la solitude dans la construction de notre identité, et comment cela se détériore pour les jeunes d’aujourd’hui, qui passent une grande partie de leur temps seuls ou engagés sur leurs appareils numériques. Pour une lecture enrichissante sur le sujet, je recommande les travaux récents de Sherry Turkle du MIT, qui a beaucoup écrit sur le rôle crucial de la solitude dans la formation de notre identité. Au cours des dernières années, elle a également exprimé des inquiétudes croissantes quant au rôle joué par la technologie dans l’érosion des liens communautaires et le bien-être de ses utilisateurs, en particulier les jeunes.
Les médias sociaux font partie intégrante de la vie de la plupart des gens, en particulier des jeunes, qui adoptent la technologie avec moins de scepticisme que ceux qui sont nés avant l’ère numérique. En remettant en question l’usage fréquent des appareils numériques et en demandant un examen approfondi de l’impact des médias sociaux sur les jeunes utilisateurs, J’encourage vivement les parents et les jeunes utilisateurs à réfléchir de manière critique et délibérée à leur relation avec les appareils numériques.